Chère lectrice, cher lecteur, 

Une tendance a piqué ma curiosité ces dernières semaines, celle des “Trad Wives”. En français, les “femmes traditionnelles”. 

Le mouvement “tradwife” nous vient des pays anglophones, les États-Unis, le Royaume-Uni et le Canada.

Il connaît un franc succès sur Internet, car les ambassadrices de ce moment montrent un modèle de vie agréable, chaleureux et familial. 

Peut-être les avez-vous déjà aperçues en ligne ou dans les magazines ?

Ces femmes sont des mères au foyer qui se filment en train de s’occuper de leurs enfants, de la maison, mais surtout, en train de cuisiner. 

Pour n’en citer que deux, les plus connues, Hannah Neelman compte 10 millions d’abonnés sur Instagram et Nara Aziza 4,4 millions. 1

Leurs vidéos sont vues des centaines de milliers de fois et elles sont très sollicitées par la presse.

“Ballerina Farm”, Hannah Neelman, préparant le déjeuner à ses enfants. YouTube

Je ne veux pas vous parler du débat idéologique qui anime Internet depuis le gain de popularité du mouvement, ou de leurs ambassadrices.

Que l’on soit pour ou contre leur mode de vie, peu m’importe. 

Ce qui m’intéresse en revanche, c’est le regain de popularité de la cuisine “traditionnelle”. 

La révolution du “fait maison”

Nous vivons une époque dans laquelle rares sont ceux qui prennent le temps de choisir leurs aliments pour les cuisiner.

Je suis agréablement surprise qu’un mouvement, avec pour fer de lance le retour à une domesticité (choisie et appréciée), crée l’obsession collective. 

Voyez, ces personnes montrent comment tout cuisiner “de zéro”. 

Il n’est pas question pour elles d’acheter des plats ou des ingrédients en supermarché. 

Mozzarella, beurre, pain au levain, crème glacée, céréales, pâtes, viennoiseries…

Tout est fait maison, du début à la fin. 

Il s’agit d’une vraie révolution, au sens premier du terme : nous revenons à l’époque que nous avions quittée, celle où la cuisine avait une place centrale dans la vie.

Passer des heures en cuisine est de nouveau à la mode. 

Et tant mieux ! 

Le tout-prêt, à quel prix ?

Il semblerait que faire son propre pain, ses yaourts, ses confitures, ses gâteaux appartient à un autre temps. 

Depuis l’après-guerre, l’accès à la nourriture s’est progressivement démocratisé. Moins cher, en grande quantité, partout.

Les magasins alimentaires de proximité ont commencé à fleurir partout en France, avant d’accueillir le premier hypermarché (un Carrefour !) en 1963 près de Paris. 

Et petit à petit, le “fait maison” a été remplacé par le “tout prêt”.

Le premier Picard Surgelés a ouvert en 1969, et les dès furent jetés. 

Nous voici en 2024, seuls 24 % des Français affirment préparer tous leurs repas. 2

Vous en déduirez que 76 % des Français se nourrissent de produits issus des magasins. C’est aujourd’hui la norme. 

Je ne vous apprends rien en vous disant que l’explosion de l’obésité et des maladies métaboliques telles que le diabète de type 2, l’hypertension, la stéatose hépatique, sont le résultat direct de ces transformations sociétales. 

Un récent dossier dans Marianne met en évidence la toxicité des produits que vous achetez en grande surface. Je vous invite à lire ce dossier passionnant si vous le trouvez en kiosque.

Certains additifs alimentaires, bien qu’interdits dans l’Union européenne, se trouvent dans nos assiettes. 

Pour n’en citer que quelques-uns, on retrouve dans certaines céréales, sodas et sauces du dioxyde de titane (E171), du sulfate d’aluminium (E520), de l’érythrosine (E127), des colorants industriels et des acides benzoïques… 

En plus d’être bourrés de substances toxiques, ces aliments contiennent des quantités excessives de sucre et de sodium. 

Les scandales alimentaires dans lesquels la grande distribution est le premier coupable sont innombrables.

Alors, il n’est pas étonnant que des mouvements comme celui des “femmes traditionnelles” aient le vent en poupe. 

Ce retour à la tradition, au fait maison est, selon moi, une forme de résistance nécessaire contre les grandes calamités du XXIᵉ siècle

Il est difficile de se protéger des substances toxiques telles que les PFAS présentes dans l’air, les vêtements, les meubles… 

Mais il est possible de réduire votre exposition à ces dernières, en particulier dans votre alimentation. 

Un juste milieu à trouver 

J’ai toutefois bien conscience que ce retour demande du temps, et de l’argent.

Il n’est pas aisé de cuisiner plusieurs heures dans la journée comme le font ces “Trad Wives” (femmes traditionnelles). 

Mais un retour au fait maison et à la convivialité d’un repas entre amis et en famille, en fonction des moyens de chacun, peuvent faire une grande différence. 

Ne serait-ce que quelques jours par semaine !

En sus des nombreux bienfaits psychologiques largement étudiés, manger ensemble permettrait de réduire les risques d’obésité chez les enfants et les adolescents. 3

Et si vous êtes seul, “sacraliser” les repas a des bienfaits surprenants. 

Par sacraliser, j’entends “ne rien faire d’autre que manger”, ou “manger en pleine conscience”. Ne pas se laisser distraire par la radio, la télévision ou le téléphone.

Cette habitude vous permettrait de stabiliser votre glycémie, améliorer votre digestion et supprimer vos envies de grignoter en dehors des repas. 4

Et vous, prenez-vous le temps qu’il faut pour cuisiner ? Avez-vous des recettes de famille à partager ? Faites-le dans les commentaires ! 

Santé ! 

Mélanie Sigali

P.-S.: Chaque semaine, je lis avec une grande attention tous vos avis et vos commentaires. Votre avis sur cette lettre m’intéresse vivement.

Sources :
1 https://www.youtube.com/watch?v=sZ2JvY2I9ns
2 https://www.reussir.fr/les-francais-aiment-toujours-cuisiner#:~:text=Ses%20r%C3%A9sultats%20montrent%20que%20les,ne%20%C2%AB%20jamais%20%C2%BB%20cuisiner%20maison.
3 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/21536618
4 https://www.markthegap.com/DataFiles/Menu/CMS/36f8b0cf-91f8-4696-9cd1-300c7224178a/page/7a84cf8b-ffca-4952-a599-ba9eb00cb89c/files/Review02.pdf

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8 Commentaires
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Pour moi ,il hors question que je mange des plats préparés. Certes cela demande de prendre le temps de le faire mais tellement mieux pour la santé , le partage de bons plats simples cuisines. Qd je cuisine,je prépare plusieurs plats en même temps, j’épluche les légumes pour deux jours que je garde au frigo ds des boites en verre. J’ ai été suivi plusieurs années par des nutritionnistes qui m’ont recommandé cette méthode, ainsi j’ai tjs qq chose de prêt pour éviter de se jeter sur des aliments trop caloriques et ainsi de maintenir un poids raisonnable depuis plusieurs années et un bilan sanguin normal.

Je cuisine simple avec des produits naturels depuis toujours ! j’ai 78 ans et je ne trouve pas ringard de faire comme a fait ma maman. Je trouve au contraire que c’est tellement super de poursuivre cette tradition, de pratiquer la diététique véritable, que ce mode de vie est bien sûr à promouvoir. Délaissons les cochonneries toutes faites. La sécurité sociale se portera mieux, la santé permettra de travailler avec bonheur pour le bien de la société tout entière !!!

J adhere complètement à vos propos nourriture simple et saine ssiette unique à chaque repas le sucrée au goûter

Étant vignerons la nature ne nous donnait pas de belles quantités de récolte chaque année ! Il fallait faire le dos rond car les revenus n’étaient pas là. Nous avons toujours fait du jardin pour nous nourrir, nous vivons au rythme des saisons, je ne fais quasiment pas de réserve puisque chaque saison nous amène des légumes différents. Quand on n’a pas le choix on prend le temps de cuisiner ! Nous aurions beaucoup de mal à nous passer de nos légumes !