Chère lectrice, cher lecteur,
Avez-vous déjà effectué un test ADN pour connaître vos origines ?
Il y a quelques années, la start-up américaine 23andMe a connu un grand succès en France.
Des dizaines de milliers de Français ont envoyé un coton tige imbibé de leur salive pour connaître leurs origines…
Sans savoir si leurs données, partagées avec l’entreprise américaine, étaient protégées.
Si vous avez suivi l’actualité, l’entreprise 23andMe a été victime d’une cyberattaque de grande ampleur en 2023. (1)
Les données privées des clients de 23andMe sont passées entre les mains de ces cybercriminels, qui ont pu disposer librement des noms, des adresses et des parcours généalogiques de près de 7 millions de personnes.
Qu’ont fait ces cybercriminels des informations récoltées ? Nul ne sait.
Les ont-ils vendues à des laboratoires pharmaceutiques, des riches transhumanistes ou des compagnies d’assurance mal intentionnées ?
Les enjeux sont grands et c’est une erreur qui coûte cher.
Il n’est pas étonnant que 7 administrateurs de l’entreprise aient posé leur démission, et que l’entreprise soit en faillite après avoir payé plus de 30 millions de dollars d’indemnisation auprès de leurs clients.
Fermons cette parenthèse médiatique et ouvrons une parenthèse scientifique.
Quelle place a votre génétique dans votre assiette ?
Ce que révèle cette affaire, c’est que plusieurs millions de personnes s’intéressent à leur génétique, et ont mis la main au portefeuille pour en savoir plus sur le génome.
Je leur donne raison car ce sont des informations importantes, qui pourraient aider à mieux vivre, et à mieux manger.
J’attire votre attention sur un secteur de la recherche scientifique qui s’intéresse à l’influence de la génétique en nutrition, la nutrigénomique.
La nutrigénomique permet de calibrer l’alimentation des personnes en fonction de leur patrimoine génétique, pour éviter les facteurs de risques propres à chaque individu.
Lipides, glucides, lactose, amidon… Vous, en tant qu’individu propre, pourriez ne pas être génétiquement adapté à leur consommation.
Si vous n’en avez pas encore entendu parler, c’est normal.
La recherche dans ce domaine n’en est qu’à ses balbutiements et la nutrigénomique a commencé à attirer l’attention dans les années 90.
Les découvertes de ce domaine de la science pourraient expliquer pourquoi certaines personnes prennent du poids plus facilement que d’autres, sont plus exposées à l’obésité, et à des maladies comme le diabète de type 2, le cancer, les maladies chroniques inflammatoires…
Surpoids, obésité, diabète… Vos gènes en cause
Pour ma part, j’en ai entendu parler de nutrigénomique pour la première fois en Angleterre, en discutant du végétarisme avec un ami.
Il me dit alors : “Le régime végétarien n’est pas fait pour tout le monde. Notre corps est une boîte noire, on ne sait pas comment il réagit à ce qu’on mange, tout dépend de nos gènes.”
Il n’avait pas tout à fait tort, ni tout à fait raison.
Voyez, le débat en nutrigénomique est plus complexe qu’un simple “tout dépend de nos gènes”.
Mais une chose est sûre, c’est que grâce à la nutrigénomique, nous pouvons davantage expliquer (et potentiellement prévenir) l’apparition de sérieux problèmes comme :
- l’obésité ;
- le diabète ;
- une maladie cardiovasculaire ;
- le cancer ;
- les pertes de mémoires liées à l’âge ;
- une vue affaiblie ;
- des carences en vitamines ;
- des troubles articulaires…
Je m’explique. Commençons par le surpoids et l’obésité.
D’une personne à l’autre, la prise de poids varie avec la même alimentation.
C’est injuste, mais c’est comme ça.
La nutrigénomique pourrait expliquer cette inégalité.
La raison en est simple. Du point de vue de la nutrigénomique, le diabète et l’obésité sont le résultat d’une alimentation déséquilibrée, interagissant avec des gènes, qui étaient autrefois adaptés à une autre époque lorsque la nourriture était moins abondante.
C’est le cas des populations qui ont connu un changement d’alimentation soudain. Celles-ci ont adopté pour la première fois un « régime occidental » riche en sucres et en graisses…
Et les cas d’obésité et de diabète de type 2 sont rapidement montés en flèche au sein de ces populations.
Prenez l’exemple d’Hawaï. Une étude menée là-bas a montré que l’abandon du régime traditionnel (à base de plantes, de fibres) a été suivi d’une explosion des taux de diabète, d’obésité et, plus tard, de cancer. (2)
Dans ce cas de figure, la nutrigénomique permettrait de protéger certains individus de leurs dispositions génétiques associées à l’influence d’une alimentation particulièrement dangereuse et inadaptée pour eux.
S’ils mangeaient selon leur génotype, à savoir leur patrimoine génétique, ils pourraient se prémunir de telles affections.
Vous pourriez changer votre patrimoine génétique
Il est tentant d’aller dans le sens de mon ami, qui affirmait “tout dépend de nos gènes”.
La génétique n’est pas à voir comme une fatalité face à laquelle vous ne pouvez pas échapper, bien au contraire.
Ce que montre la nutrigénomique, c’est que vous pouvez influencer votre patrimoine génétique par votre alimentation et votre mode de vie.
C’est ce qu’on appelle le polymorphisme nucléotidique, la capacité qu’ont vos gènes à prendre différentes formes.
Cette influence peut être négative, comme positive.
Je vous le disais, certaines mutations génétiques peuvent favoriser l’apparition de maladies graves comme le cancer, ou vous en protéger.
Et il y a des grandes règles qui semblent s’appliquer à tout le monde.
Par exemple, saviez-vous qu’une simple carence en vitamine B9 (les folates présents dans les légumes verts) pourrait provoquer une dégradation de l’ADN ?
À partir d’un certain seuil, une carence en folates serait équivalente à une exposition du corps à des rayons X dix fois supérieure à la limite annuelle autorisée ! (3)
Mais pas d’inquiétude. Il y aurait des moyens de “réparer” les dégradations en consommant certains nutriments tels que les vitamines B9, B12, B3, E, le rétinol et le calcium.
Alors si vous ne mangez pas assez de brocoli, d’asperge, de légume vert et d’agrume… Faites le plein rapidement !
Le grand spécialiste de la nutrigénomique, le professeur Michael Fenech indique : “une carence ou un excès nutritionnel peut endommager l’ADN et les effets sont de la même ampleur que ceux de nombreux toxiques environnementaux courants.” (4)
Toutefois, je me dois de vous présenter le contre-argument d’un professeur de nutrition américain, Paul Soloway. Aux conclusions du professeur Michael Fenech, celui-ci répond que les études de génome menée en laboratoire (in vitro) sont lacunaires.
Ces dernières ne tiendraient pas compte des variations biologiques à l’œuvre tout au long de la vie d’un individu, qui ont une influence au moment de l’apparition d’une maladie.
Alors comme toute nouveauté dans le domaine de la science, il est bon de prendre le temps d’observer et de se renseigner.
Aviez-vous déjà entendu parler d’alimentation “génétique” ? Souhaitez-vous en savoir plus ?
Santé !
Mélanie Sigali
Source :
Très intéressant cette article, ….mais il y a beaucoup à découvrir en ce sens , les possibilités sont infinie ce sera un plan d’étude et de recherche sur des décennies. Merci d avoir partagé ça avec nous.
cela semblerait logique de s’alimenter selon ses héritages ! bien sur cela m’intéresse d’en connaitre davantage . Merci
Le polymorphisme nucléotidique a -t-il un rapport avec l’épigénétique ?
Oui j’ai entendu parler de ce test d’ADN par une naturopathe. Je serais très intéressée à faire ce test d’ailleurs.
Bonjour c la théorie du Dr mouton
MERCI TRES compliqué