Chère lectrice, cher lecteur,
La période des fêtes n’est pas toujours synonyme de convivialité et de joie, comme on peut le voir dans les publicités de téléphonie mobile.
Non, la communication n’est pas toujours au beau fixe quand toute une tribu est réunie autour du sapin.
Les désaccords fusent, les sous-entendus s’entassent et les vieilles rancunes font surface.
Un mauvais cocktail de rancœurs, d’amertume et de déception enivre les esprits et laisse des familles entières en gueule de bois pour le reste de l’année.
Mais aussi, pour de nombreuses personnes, les fêtes ne sont pas synonymes de joie et de bonheur.
Les festivités vous ramènent à de mauvais souvenirs…
Un être cher manque à la table cette année, ou depuis plusieurs années maintenant…
Une maladie s’est peut-être incrustée à la fête, mettant à mal la certitude de retrouver ceux qu’on aime l’année prochaine.
Les raisons de ne pas aimer ces “temps forts” de l’année sont nombreuses. Je vous comprends et je partage ce malaise de fin d’année.
C’est pour cette raison que je vous envoie ce petit “guide de survie des fêtes en 3 étapes”. Je le mets personnellement en pratique chaque année pour passer des fêtes sereines.
Étape 1 : laissez faire
Commençons par les invités.
Nous le savons bien : “l’enfer, c’est les autres”.
Les trouble-fêtes ne se rendent jamais compte de leurs propos blessants, de leurs regards accusateurs, de leur manque de curiosité à votre égard qui frôle la malpolitesse.
“J’ai passé 6 heures en cuisine, voilà le remerciement des petits-enfants qui restent sur leur téléphone tout le repas !”
“Tu te souviens, ce qu’a dit sa femme sur ma façon d’éduquer mes petits-enfants l’année dernière au Réveillon, tu vas la laisser faire ?”
“Ton frère, ce narcissique conversationnel, qui a attiré toute l’attention sur lui pendant tout le repas de Noël, il va faire la même chose cette année !”
Voici autant d’exemples qui suffisent à ruiner la magie de Noël, si tant est qu’elle existe.
La première étape de votre Noël serein est d’une simplicité déconcertante, je vous l’accorde. Mais elle fonctionne.
Laissez les gens faire.
Leur mauvais comportement, leur manque d’attention, leurs remarques désagréables n’engagent qu’eux.
En adoptant une attitude positive et neutre, même face à des attitudes inadaptées, vous imposerez une distance qui force le respect et fait figure d’exemple.
C’est ce qu’explique l’Américaine Mel Robbins dans son livre au succès triomphant à l’international La Théorie Let Them paru aux éditions Le Duc en français.

Je vous en conseille la lecture et si vous ne savez pas quoi offrir à l’un de vos proches, ce livre de développement personnel est un excellent cadeau à placer sous le sapin.
Vous vous dites peut-être que ce “laissez-faire” ouvre la porte au n’importe quoi et particulièrement au manque de respect.
Point du tout.
Ce “lâcher prise” vous permettra de vous protéger pendant cette période de fêtes. Ce détachement mesuré est votre bouclier.
Prenez ces quelques exemples de mise en pratique.
Votre fille arrive avec sa famille les mains vides alors que vous vous êtes échiné en cuisine depuis 6 heures du matin ?
Laissez-la et partagez un bon moment ensemble. Pas de remarque cynique ou de sous-entendu pendant le repas. Je vous assure, ça ne servira à rien.
Vos enfants ne disent rien à leur adolescent qui passe son temps sur son téléphone d’un air désabusé, et qui plus est en survêtement le jour de Noël ?
Laissez-le, profitez des personnes qui souhaitent vivre ce moment avec vous et accueillez leur rapprochement avec bienveillance.
Plutôt qu’un commentaire lâché comme une bombe devant tout le monde, vous pouvez glisser un mot bienveillant à la personne concernée une fois en tête à tête si l’opportunité se présente.
Croyez-moi sur parole, ça fonctionne. Je vous le conseille en étant moi-même d’une nature assez vocale quand on en vient au respect des bonnes manières à table.
Je comprends que cette attitude de “laissez-faire” n’est soit facile à adopter. Mais elle est salvatrice.
Étape 2 : qu’attendez-vous de votre famille ?
Lâcher prise ne vient pas sans une réflexion fondamentale, celle de vos attentes envers votre famille.
Avant de vous lancer dans le marathon des fêtes, je vous invite à prendre quelques minutes pour vous poser la question suivante :
Qu’est-ce que j’attends de mes proches ?
Qu’ils soient simplement présents le jour de Noël ?
Qu’ils s’intéressent activement à vous, et vous posent des questions sur votre quotidien, votre état de santé et vos passe-temps ?
Ou encore qu’ils vous offrent des cadeaux personnalisés qui ont une signification particulière ?
Vous avez le droit d’avoir des attentes envers vos proches, c’est tout à fait normal.
Mais gardez à l’esprit qu’ils ne sont pas doués d’une capacité de compréhension télépathique, et pour certaines personnes, les attentions et les actes de service ne sont pas une seconde nature.
Si quelque chose vous tient particulièrement à cœur cette année, dites-leur, toujours avec bienveillance et tendresse.
Appelez-les quelques jours avant votre réunion familiale, ou prenez un café avec eux et exprimez ce qui vous ferait plaisir cette année.
Vous pouvez leur parler de ce qui a pu vous heurter les années précédentes, sans que la conversation ne tourne au reproche. Si vous changez votre intention, du reproche à la volonté de passer un bon moment en famille, vous verrez, votre demande sera bien reçue.
Vous transformez ainsi vos pensées négatives (qui deviennent facilement rumination !) en acte transformateur.
De victime, vous devenez acteur de vos fêtes de fin d’année.
Étape 3 : reformulez et extériorisez, c’est bon pour votre santé
Enfin, la dernière étape consiste à reformuler et extérioriser vos pensées.
Voici quelques exemples :
Pensée originelle : “J’aurais aimé qu’il s’intéresse plus à moi. J’ai l’impression de ne pas exister pour lui.”
→ “J’ai l’impression que nous nous sommes éloignés ces derniers temps. Je suis heureuse de te fêter ce Noël avec toi, nous aurons le temps de parler de nos vies respectives !”
“Il aurait été normal qu’il/elle apporte telle chose au dîner.”
→ “Je suis en train de préparer le repas de Noël, penses-tu pouvoir apporter le dessert s’il te plaît ? Si c’est bon pour toi, je l’enlève de ma liste. Je peux compter sur toi ?”
“Il/Elle aurait pu venir plus tôt pour m’aider en cuisine…”
→ “Pourrais-tu venir un peu en avance au repas, j’aimerais que nous passions un peu de temps ensemble. On pourra cuisiner tous les deux, comme quand tu étais petit/petite.”
Cette simple reformulation orale vous permettra de passer des fêtes sereines, j’en suis certaine.
Ne le faites pas pour les autres, faites-le pour vous
Si je vous écris cette lettre à l’approche des fêtes, c’est pour vous assurer de préserver votre santé.
Car l’appréhension du déroulement des fêtes, le stress que les préparatifs engendrent et la pression que vous vous imposez ont un impact direct sur votre santé.
Pensées limitantes, pensées anxiogènes, dialogue intérieur dur ou irrespectueux, ruminations, comparaisons négatives, pensées de victimisation (“ça n’arrive qu’à moi !”), pensées d’hyper-responsabilité, pensées défaitistes…
Toutes ces pensées négatives saturent votre cerveau d’informations inutiles.
De nombreuses études ont montré que ce flot de pensées abondant et continu a des conséquences directes sur votre état de santé. (1)
Si vous ne vous autorisez pas à penser moins et surtout, à penser mieux, vous vous exposez à :
- 26% de risque en plus d’avoir des maladies cardiaques (2) ;
- 2 fois plus de risques de développer une maladie d’Alzheimer (3) ;
- 3 fois plus de risques d’infections (4) ;
- de l’hypertension, de la fatigue chronique, des maux de ventre, des gênes articulaires, des insomnies, du surpoids… (5)
Vous avez là d’excellentes raisons de faire le point avant le tumulte festif qui approche.
Et vous, qu’attendez-vous de votre famille cette année ? Dites-le moi dans les commentaires.
Passez de bonnes fêtes, sereines et conviviales.
Santé !
Mélanie Sigali
Sources :
- Vaish A, Grossmann T, Woodward A. Not all emotions are created equal: the negativity bias in social-emotional development. Psychol Bull. 2008 May;134(3):383-403.
- Cohen S, Janicki-Deverts D, Miller GE. Psychological Stress and Disease. JAMA. 2007;298(14):1685–1687.
- https://www.ucl.ac.uk/news/2020/jun/analysis-negative-thinking-linked-more-rapid-cognitive-decline-study-indicates
- Alotiby, A. Immunology of Stress: A Review Article. J. Clin. Med. 2024, 13, 6394.
- Cohen S, Janicki-Deverts D, Doyle WJ, Miller GE, Frank E, Rabin BS, Turner RB. Chronic stress, glucocorticoid receptor resistance, inflammation, and disease risk. Proc Natl Acad Sci U S A. 2012 Apr 17;109(16):5995-9.