Chère lectrice, cher lecteur, 

Mon grand-père était diabétique de type 2.

Cela voulait-il dire que je suis moi-même susceptible d’avoir du diabète ?

Je me suis récemment plongée dans la lecture du dernier ouvrage du Dr Réginald Allouche, Sucre : l’ennemi public n°1. 

Et j’ai appris beaucoup de choses.

Voici ce que le Dr Allouche écrit : “La présence de diabète chez les frères, sœurs, père, mère, grands-parents, tantes ou oncles est d’une importance capitale”

Pourquoi ?

Je vous donne l’information la plus importante (selon moi) sans plus tarder : 

Avoir un parent diabétique donne une probabilité de plus de 50% d’être soi-même diabétique de type 2. (1)

Avant de poursuivre au sujet du diabète de type 2 et de l’hérédité, je tiens souligner que le diabète de type 1 est vastement moins influencé par la génétique. 

Le risque de transmission du diabète de type 1 d’un parent à son enfant est d’à peine 3,75%. 

Le diabète de type 2 est bien plus préoccupant, vous n’avez qu’à comparer les chiffres que je viens de vous donner.

Alors si vous venez d’une famille de diabétiques de type 2, vous devez anticiper la maladie le plus tôt possible.

Pour ma part, j’en déduis donc qu’avoir un grand-parent diabétique me donne un risque de 25% développer un diabète de type 2.

Cela ne fait pas de moi une diabétique immédiatement, mais potentiellement une prédiabétique qui s’ignore.

Diabète de type 1, de type 2, de quoi parlons-nous ?

Je m’attarde sur le diabète de type 2 parce qu’il est PARTOUT. 

Tout d’abord, il est important que vous ayez bien les idées au clair. 

Il y a 3 types de diabètes, et je vais vous parler des deux premiers, les diabètes “majoritaires”. 

Si la question du diabète vous intéresse, n’hésitez pas à me le faire savoir dans les commentaires, j’ai quelques informations intéressantes à partager avec vous à ce sujet.

10% des diabètes sont des diabètes de type 1.

Cette maladie auto-immune se déclare autour des 20 ans, généralement à la suite d’une infection banale. 

Elle détruit le pancréas, et par la même occasion, les cellules qui créent l’insuline nécessaire à la régulation de la glycémie.

Laissez-moi vous rappeler à quoi sert l’insuline dans votre corps. 

Je caricature à dessein, de façon à ne pas m’attarder sur des explications scientifiques infinies. 

L’insuline une hormone produite par votre pancréas. Elle sert à bien stocker le sucre (glucose) que vous consommez dans votre foie et dans vos muscles.

Votre insuline joue un rôle fondamental dans votre corps, elle empêche votre foie de libérer trop de glucose dans votre sang, et elle régule la production de graisse à partir de ce glucose.

Maintenant que vous avez saisi l’importance de l’insuline et de votre pancréas, passons maintenant à notre diabète de type 2.

85% de tous les diabètes sont des diabètes de type 2. 

Ce type de diabète fonctionne non pas sur l’insuffisance d’insuline dans le corps, comme c’est le cas du diabète de type 1, mais sur la résistance de vos cellules à l’insuline. 

Ce qui crée une situation d’hyperglycémie chronique, vous avez alors TROP de glucose dans votre sang.

Vous vous demandez sûrement d’où vient cette résistance à l’insuline… 

3 grands facteurs sont en cause.

La génétique (nous l’avons évoquée), la sédentarité et une mauvaise hygiène alimentaire.

Le diabète, ce fléau sournois et mondial

En considérant ces 3 facteurs, vous comprenez pourquoi nous connaissons une explosion des diabètes de type 2 depuis plus de 30 ans…

Nous sommes de plus en plus sédentaires, car tout ce qui nous entoure nous empêche de nous mouvoir. 

Pensez-y… 

Les campagnes sont délaissées au profit des villes. 

Dans ces villes, les magasins alimentaires ont remplacé les maisons de presse et les kiosques.

Dans ces magasins, les ascenseurs et les escalators sont bien plus souvent choisis face aux escaliers. 

Figurez-vous la configuration même de tout l’espace dans lequel vous vivez. 

La place réservée aux voitures sur les routes est de plus en plus grande. Ce qui laisse une place de plus en plus dérisoire aux vélos et aux piétons.

Alors, vous ne serez pas étonné d’apprendre que 80 à 85 % des diabètes sont de type de 2, à l’échelle mondiale (2).

Cette proportion est préoccupante pour plusieurs raisons : 

1) 3 millions de personnes sont atteintes de diabète de type 2 en France ; 

2)  700 000 personnes ignoreraient qu’elles ont du diabète ; 

3) Cette tendance va en empirant. 

Prenez le cas de la Chine où le diabète de type 2 touchait déjà 141 millions de personnes en 2022, ce qui représentait 10% de toute la population chinoise (3). 

Ou encore les États-Unis, où le bilan est certes sensiblement moins lourd, mais tout aussi alarmant : près de 9% de la population américaine est diabétique – avec une majorité de diabète de type 2 (4).

Je vous épargne les projections pour les années à venir, dont les pourcentages sont estimés à 3 chiffres… 

Je pense que vous avez pris la mesure du problème.

Une situation sur laquelle vous avez le pouvoir

Par chance, que vous soyez prédiabétique ou diabétique déclaré, vous pouvez agir. 

Et comme le veut l’adage, il vaut mieux prévenir que guérir. 

Un prédiabète est réversible, et un diabète peut prendre moins de place à condition d’avoir les bonnes habitudes.

1. Luttez contre la sédentarité

À force d’être sous-utilisés, vos muscles deviennent résistants à l’insuline. 

Le meilleur moyen de lutter contre cette résistance propre au diabète de type 2 est… de bouger ! 

Vélo, piscine, marche active, boxe… Toutes les activités sont bonnes pour renforcer vos muscles. 

2. Mangez mieux, pas moins

Il n’y a pas de secret. Votre alimentation est au cœur de votre vie, résistez aux aliments trop sucrés comme les biscuits, les gâteaux avec le café, la confiture… 

Cela ne veut pas dire que vous ne pouvez plus du tout en manger, mais il est important de limiter votre consommation. 

Préférez un petit-déjeuner salé aux tartines de beurre et de miel, mettez-vous au riz complet et aux pâtes complètes plutôt que du riz blanc et des pâtes blanches.

3. Suivez votre glycémie vous-même

Vous avez peut-être déjà vu dans la rue des personnes avec un capteur blanc fixé à l’arrière du bras. C’est un capteur de glycémie, il rapporte le taux de sucre dans votre sang en temps réel. 

Vous en trouvez en pharmacie entre 25 et 50 € l’unité, à porter pendant une à plusieurs semaines. J’ai moi-même testé cet appareil pendant quelques jours… Je vous en parlerai dans ma prochaine lettre !

Je termine cette lettre sur les mots d’Antonio Gramsci, qui trouvent tout leur sens dans ce contexte préoccupant. 

“Ce qui advient, n’advient pas tant parce que quelques-uns veulent que cela advienne, que parce que la masse des hommes abdique sa volonté, se laisse faire.” (5)

Santé ! 

Mélanie Sigali 

Sources :

1. https://www.mdpi.com/2072-6643/14/15/3201 
2. Ibid
3. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34979769/
4. https://www.cdc.gov/diabetes/php/data-research/index.html 
5. Pourquoi je hais l’indifférence, Antonio Gramsci