La fin de mes problèmes digestifs
Tous les matins, je bois ceci.
Pendant près de dix ans, j’ai vécu avec le syndrome de l’intestin irritable.
J’ai consulté de nombreux docteurs généralistes et spécialistes, en France et Angleterre (où je vivais), mais rien n’y faisait.
Comme de nombreuses personnes qui perdent foi en la médecine moderne, j’ai cherché des solutions alternatives.
J’ai commencé par des groupes Facebook où des patients du monde entier se réunissaient pour échanger leurs « trucs et astuces ».
Puis j’ai découvert le livre de Dora Moutot, À Fleur de pet. Cet ouvrage au titre pour le moins divertissant m’a appris à comprendre mon système digestif, organe après organe.
Dora Moutot s’inspire largement du livre de Giulia Enders dont vous avez peut-être déjà entendu parler, Le Charme discret de l’intestin.
Ces lectures (que je vous recommande vivement) étaient un premier pas vers la guérison. J’adaptais mon assiette et j’éliminais les aliments « problématiques ». À savoir les aliments très sucrés, les oignons, les aulx crus, les haricots verts, les oignons verts…
Les choses rentraient dans l’ordre, mais les crises survenaient au moment où je les attendais le moins.
Au détour d’une conversation d’ordre intestinal, une amie m’a demandé : « t’as essayé la menthe poivrée ? »
Ma première réaction fut de balayer cette proposition d’une légèreté déconcertante.
Il était impossible que quelques feuilles de menthe eussent pu guérir les maux dont je souffrais depuis dix ans… Des plantes, là où des médicaments avaient échoué ?!
Et pourtant, j’essayai.
Laissez-moi vous présenter deux espèces qui ont changé mon quotidien.
Une super-plante, la menthe poivrée
La menthe est une ressource exceptionnelle et sous-exploitée.
Une fois suffit. Après un repas difficile à digérer (un de plus) quoique léger, je suivis les recommandations de mon amie et bus une tisane de menthe poivrée.
En une quinzaine de minutes, mes ballonnements avaient disparu. Je recommençais l’expérience à chaque sensation désagréable et je n’ai jamais été déçue.
Vous l’ignoriez peut-être mais… Il existe plus de 70 espèces de menthe, et il y en deux qui méritent toute votre attention.
La première, c’est la menthe poivrée (de son nom scientifique mentha piperita).
Pour la petite histoire, elle est issue d’un croisement naturel entre la menthe aquatique et la menthe verte et elle doit son nom à son goût fort et piquant.
Lorsque vous croisez son chemin, son odeur ne trompe pas : elle est bien plus puissante que les autres menthes. Vous pouvez la reconnaître à ses tiges rouge foncé et à ses feuilles vert sombre.
Image originale : Eric Walravens
La menthe poivrée est, pour moi, une plante aux mille vertus. Une sorte de super-plante.
Attention, jargon scientifique en approche (ça ne dure pas longtemps, c’est promis).
Son activité antibactérienne a montré ses effets contre l’escherichia coli (entérobactérie redoutable), la salmonella tiphy (à l’origine de la fièvre typhoïde), le staphylocoque blanc (qui s’attaque à l’épiderme) ou, entre autres, le klebsiella pneumoniae (à l’origine d’infections respiratoires).
Je vous épargne la liste exhaustive des bactéries contre lesquelles la menthe poivrée est efficace. Mais j’ajouterais toutefois qu’elle est efficace contre les virus de la grippe A, l’herpès et bien entendu, le syndrome de l’intestin irritable.
Vous pouvez l’utiliser en huile essentielle, à masser sur vos tempes pour soulager un mal de tête ou encore en infusion, chaude ou froide, pour arrêter les ballonnements sans délai.
Pour ma part, je garde une bouteille d’infusion de menthe poivrée au frigo et j’en bois plusieurs verres dans la journée.
J’achète des sachets de feuilles de menthe poivrée à la pharmacie, chez des herboristes, en grande surface… Partout.
Je vais beaucoup mieux depuis.
Ma mère et deux de mes amis proches sont également « convertis » à la menthe poivrée. Alors à votre tour, essayez et partagez !
Pour se purifier, la menthe citronnée
Ma deuxième espèce favorite, c’est la mentha citrata. Je l’ai découverte dans un jardin aromatique à l’occasion d’un test en aveugle entre les différentes menthes.
Froissée entre mes doigts, j’étais surprise par son délicat parfum d’agrumes mélangé à une pointe de lavande.
Les herboristes l’appellent aussi « menthe eau de cologne » ou encore « menthe bergamote ».
Après l’odeur, j’appris à distinguer cette espèce à l’œil nu. La menthe citronnée donne des fleurs roses et elle est reconnaissable à ses feuilles vert-jaune.
En plus d’être agréable au nez, j’appris que la menthe citronnée a des propriétés médicinales énergisantes et revigorantes utilisées pour stimuler l’appétit et équilibrer le système nerveux.
Elle se distingue par sa richesse en linalol et en acétate de linalyle, et son utilisation en huile essentielle montre un effet antioxydant et anticancéreux dans les cas de cancers du côlon.
L’huile essentielle de menthe citronnée est un essentiel de ma pharmacie.
Depuis cette découverte aromatique, je l’utilise en huile essentielle quand je suis fatiguée (diluée dans de l’huile d’amande douce) et j’en applique sur mes tempes, mes bras et parfois mon ventre. Le coup de fouet est immédiat !
Herbe essentielle dans ma cuisine
Je ne vous quitte pas sans vous donner une recette que j’adore préparer.
Je mélange la menthe de mon choix (généralement, de la menthe citronnée ou de la menthe verte) avec de la pimprenelle.
La pimprenelle, c’est cette petite plante aromatique aux tiges rougeâtres qui pousse aux abords des routes et des chemins de campagnes.
Finement ciselée, la pimprenelle a un délicieux goût de concombre… Une herbe délicieuse pour préparer un tzatzíki sauvage.
Ingrédients :
- 2 pots de yaourt à la grecque
- 1 gousse d’ail
- 1 bonne poignée de feuilles de pimprenelles
- 2 cuillères à soupe d’huile d’olive
- 1 cuillère à soupe de vinaigre (facultatif)
- Sel et poivre
- Quelques feuilles de menthe
Étapes :
1. Mélangez les yaourts, sel, poivre et menthe ciselée.
- Rincez les feuilles de pimprenelle à l’eau et prélevez les folioles. Vous pouvez garder une à deux feuilles pour la présentation.
3. Ajoutez l’huile d’olive, la gousse d’ail, le vinaigre, la gousse d’ail écrasée et votre pimprenelle ciselée.
4. Mélangez bien et réservez au frais avant de servir.
5. Tartinez votre tzatzíki sur des tranches de pain ou trempez-y des légumes crus.
Comme quoi, il faut parfois sortir des sentiers battus pour trouver la solution à ses problèmes…
Santé !
Mélanie Sigali
P.S. : l’utilisation d’huile essentielle de menthe est déconseillée pour les femmes enceintes. De plus, si vous êtes sujet aux reflux gastriques, aux inflammations de la vésicule biliaire ou à une insuffisance hépatique… N’utilisez pas la menthe poivrée !
Sources :
1 Rajinder Singh, Muftah A.M. Shushni, Asma Belkheir, Antibacterial and antioxidant activities of Mentha piperita L., Arabian Journal of Chemistry, Volume 8, Issue 3, 2015, Pages 322-328.
2 Tafrihi M, Imran M, Tufail T, Gondal TA, Caruso G, Sharma S, Sharma R, Atanassova M, Atanassov L, Valere Tsouh Fokou P, Pezzani R. The Wonderful Activities of the Genus Mentha: Not Only Antioxidant Properties. Molecules. 2021.
3 Ouakouak H, Benchikha N, Hassani A, Ashour ML. Chemical composition and biological activity of Mentha citrata Ehrh., essential oils growing in southern Algeria. J Food Sci Technol. 2019 Dec.