Chère lectrice, cher lecteur,

La maladie d’Alzheimer n’est pas seulement une maladie de perte de mémoire.

Celles et ceux qui l’ont connue dans leur entourage peuvent en témoigner :

  • Les émotions s’éteignent, et la personne atteinte n’a plus goût à rien. Un simple sourire de sa part devient un cadeau.
  • La personnalité change, et même si vous avez passé toute votre vie avec cette personne, vous n’avez plus rien à partager avec elle.
  • La personne malade perd chaque jour un peu plus d’autonomie, faisant reposer une lourde responsabilité sur vos épaules.

C’est pourquoi le diagnostic de maladie d’Alzheimer est vécu comme un drame dans la famille.

D’autant plus que les médicaments testés contre cette maladie n’ont montré à ce jour aucune efficacité[1].

Fait-on fausse route depuis le début ?

Jusqu’ici, la médecine considérait que cette maladie résultait des dépôts de deux protéines sur les neurones, qui finissent par les étouffer : la bêta-amyloïde et la protéine Tau.

Toutefois, des recherches semblent indiquer que ces dépôts ne sont qu’une conséquence de la maladie, et que ce serait au contraire un mécanisme de défense du cerveau pour se protéger d’une agression[2].

Et en effet, une récente recherche invoque un autre mécanisme méconnu dans l’apparition de la maladie d’Alzheimer[3].

Selon cette étude, le déclin cognitif serait lié à… un sucre !

Mais pas n’importe quel sucre, car tout le monde (ou presque) ignore que ce sucre est toxique.

Pire : ils le croient bon pour la santé !

Ce sucre, c’est le fructose.

Oui, c’est dur à croire, car dès qu’on entend « fructose », on pense aux fruits. Et tout le monde associe les fruits à des aliments sains.

Mais le problème vient du fait que nous consommons aujourd’hui de trop grandes quantités de fructose.

Presque tous les produits transformés contiennent du fructose

Deux types de sucres prédominent dans notre alimentation : le glucose et le fructose.

Le glucose est le sucre le plus simple présent dans le pain, les pâtes, le riz, les pommes de terre, les légumineuses, ou encore dans une moindre mesure les légumes.

Plus précisément, ce glucose est présent sous forme d’amidon – une longue chaîne de glucose que le corps doit décomposer. Son pouvoir sucrant est faible.

Le fructose, quant à lui, est le sucre que l’on trouve à l’état naturel dans les fruits et le miel. C’est lui qui donne aux aliments le goût sucré qu’on aime tant.

(Pour ce qui est du sucre en poudre que l’on utilise en cuisine – saccharose –, il est composé à parts égales de glucose et de fructose.)

Or de nombreux produits de l’industrie agro-alimentaire contiennent du fructose, que ce soit sous forme de sucre de betterave, de sucre de canne ou de sirop de glucose-fructose.

Il est présent dans tous les aliments au goût sucré (boissons sucrées, céréales du petit déjeuner, biscuits, gâteaux, chocolat…) mais il est aussi souvent ajouté à des produits salés.

Dès que nous consommons des aliments transformés, nous absorbons donc de grandes quantités de fructose. Beaucoup plus que si nous nous contentions de manger des fruits.

Malheureusement, notre corps ne traite pas le fructose de la même façon que le glucose.

Le fructose nous a longtemps aidés à survivre…

Chacune de nos cellules contient des mitochondries ; ce sont nos centrales énergétiques.

Ces centrales énergétiques transforment le glucose, en présence d’oxygène, en ATP (adénosine triphosphate) – l’ATP est la « pile » qui permet à toutes nos cellules d’accomplir leurs fonctions.

Le glucose est donc une source d’énergie pour notre corps.

En revanche, lorsque nous consommons du fructose, celui-ci a besoin d’ATP pour être transformé[4].

Le fructose fait donc littéralement baisser le niveau d’énergie de nos cellules.

Ce mécanisme est en fait bien utile, car il permet de mettre notre organisme en mode « survie » en réduisant nos besoins en énergie et en oxygène. Le fructose favorise par ailleurs le stockage des graisses, toujours dans un objectif de survie[5].

En effet, dans le cycle des saisons, les fruits mûrissent peu avant l’hiver – c’est-à-dire peu avant la saison où la nourriture se raréfie.

Donc à chaque fois que nos ancêtres mangeaient un fruit, cela signifiait que l’hiver était proche, ce qui invitait leur corps à faire des réserves.

C’est un mécanisme formidable du point de vue de l’évolution, mais il n’est plus du tout adapté au monde moderne.

…mais aujourd’hui, le fructose nous empoisonne à petit feu

Lorsque l’ATP se dégrade, il se transforme par réaction en chaîne en acide urique, un « déchet » métabolique.

Ainsi, plus vous consommez de fructose (qui, pour rappel, utilise de l’ATP pour être transformé), plus votre taux d’acide urique dans le sang augmente.

Or l’acide urique a des effets inflammatoires et augmente le stress oxydatif, un phénomène qui agresse vos cellules et entrave leur fonctionnement.

Mais surtout, l’acide urique est capable de passer dans le cerveau et d’altérer vos neurones, notamment l’hippocampe (le siège de la mémoire)[6].

C’est pourquoi le fait de consommer du fructose est lié au déclin cognitif[7].

Le pire, ce sont les boissons sucrées : non seulement elles contiennent de grandes quantités de fructose, mais elles sont avalées si rapidement qu’elles « suractivent » la réaction décrite précédemment[8].

Est-ce que ça veut dire qu’il faut éviter les fruits ?

Heureusement, non.

Certes, les fruits d’aujourd’hui ne sont plus les mêmes que ceux de nos ancêtres ; ils sont plus gros et plus sucrés.

Mais des chercheurs observent qu’ils contiennent encore suffisamment de fibres et d’antioxydants pour contrebalancer les méfaits du fructose[9]. Ainsi, manger des fruits frais et entiers pourrait tout de même nous en protéger[10].

Petite précision : mangez-les si possible avec la peau (à condition qu’ils soient issus de l’agriculture biologique) car la peau contient des fibres protectrices pour le cerveau[11].

J’en profite pour vous donner d’autres aliments connus pour protéger votre cerveau (pensez à les intégrer régulièrement dans votre alimentation) :

  • Les légumes verts à feuilles comme les épinards, le chou frisé, la roquette, le pak choi… : ils contiennent de la lutéine, de la vitamine K et de la vitamine B9 qui contribuent à préserver les neurones et lutter contre les troubles cognitifs ;
  • Les fruits rouges et baies comme les fraises, framboises, mûres, myrtilles… : une petite tasse à café par jour suffit pour ralentir le vieillissement du cerveau ;
  • Les poissons gras (sardines, maquereaux, anchois…) car ils sont riches en oméga-3, un acide gras qui compose principalement l’enveloppe de vos neurones ;
  • Le thé vert, car il est riche en antioxydants qui protègent votre cerveau (encore plus si vous choisissez du thé matcha).

Bien à vous,

Gaëlle Scrive

[1] Fondation Vaincre Alzheimer, « Quels sont les traitements pour la maladie d’Alzheimer ? », https://www.vaincrealzheimer.org/la-maladie/traitements/.

[2] Kumar V et al., “Amyloid-β peptide protects against microbial infection in mouse and worm models of Alzheimer’s disease”, Sci Transl Med, 2016, doi: 10.1126/scitranslmed.aaf1059.

[3] Johnson JR et al., “Cerebral Fructose Metabolism as a Potential Mechanism Driving Alzheimer’s Disease”, Front Aging Neurosci, 2020, doi: 10.3389/fnagi.2020.560865.

[4] Van den Berghe et al., “The mechanism of adenosine triphosphate depletion in the liver after a load of fructose. A kinetic study of liver adenylate deaminase”, Biochem., 1977, doi: 10.1042/bj1620601.

[5] David Perlmutter, “Fructose and Survival”.

[6] Shao X et al., “Uric acid induces cognitive dysfunction through hippocampal inflammation in rodents and humans”, J Neurosci., 2016, doi: 10.1523/jneurosci.1480-16.2016.

[7] Chong et al., “Habitual sugar intake and cognitive impairment among multi-ethnic Malaysian older adults.”, Clin Interv Aging, 2019, doi: 10.2147/cia.s211534.

[8] Sundborn G et al., “Are liquid sugars different from solid sugar in their ability to cause metabolic syndrome?”, Obesity, 2019, doi: 10.1002/oby.22472.

[9] Gomez-Pinilla F et al., “Natural mood foods: the actions of polyphenols against psychiatric and cognitive disorders”, Nutr Neurosci, doi: 10.1179/1476830511y.0000000035.

[10] Chong et al., “Habitual sugar intake and cognitive impairment among multi-ethnic Malaysian older adults.”, Clin Interv Aging, 2019, doi: 10.2147/cia.s211534.

[11] Yamagishi K et al., “Dietary fiber intake and risk of incident disabling dementia: the Circulatory Risk in Communities Study”, Nutritional Neuroscience, 2022, doi: 10.1080/1028415X.2022.2027592.

Rechercher
NOS derniers articles
NEWSLETTER

J’accepte, en renseignant mon adresse email, d’être abonné(e) à la liste de votre-sante-votre-alimentation. Mon adresse email restera strictement confidentielle et ne sera jamais échangée. Je peux me désinscrire à tout moment. Pour en savoir plus sur mes droits, je peux consulter la Politique de confidentialité

S’abonner
Notification pour

6 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Le fructose n’est il pas issus du blé ?

Bonjour,
Je pense qu’il faut distinguer le fructose naturel (fruit, miel etc…) et le fructose transformé issu de la distillation du maïs.

Qu’en est-il, chère madame

Bonjour, Je suis perdue ! Je pratique le régime IG BAS pour mon mari qui est diabétiques.
j’utilise du fructose de bouleau, du sucre de coco, du sirop d’agave dont les IG sont bas .
Et là j’ai l’impression d’avoir tout faux. Quand est-il ?

Bonjour,

« Si vous envisagez de réduire votre consommation de sucres, l’érythritol est l’un des édulcorants le plus intéressant : son goût est similaire à celui du sucre mais en même temps, il est très faible en calories (il est donc un allié si vous avez un objectif minceur), il a un effet neutre sur le taux de sucre dans le sang et il n’a pas d’impact sur notre santé bucco-dentaire ni intestinale.
D’un point de vue pratique, son utilisation est très facile : 1 cuillère à café d’érythritol équivaut à 1 cuillère à café de sucre. Il sert à sucrer vos boissons et aussi à l’élaboration de vos recettes préférées, grâce à sa stabilité face aux variations de températures.
L’érythritol est considéré comme un édulcorant sans danger, mais il est conseillé de respecter la dose maximale de 1 g par Kg de poids corporel par jour, pour limiter d’éventuels effets digestifs indésirables » (vu sur sur le site la vie naturelle).

Désolé de ne pas pouvoir vous répondre car moi aussi je suis diabétique depuis fort longtemps et mon endocrinologue et mon médecin m’ont toujours dit Kaci pour les fruits tu peux y aller Gènes-toi pas !
Or il semble que c’est pas ça du tout Les rouges et pour les légumes verts Pas tous EN effet vous nous aider peu Merci