Chers amis,
L’épidémie de Covid, avec ses images d’hôpitaux dépassés par le nombre de patients intubés, ont jeté une lumière crue sur ce qu’implique la détresse respiratoire.
Les maladies de la fonction respiratoire ne se limitent évidemment pas au covid ; elles ne sont pas non plus restreintes aux cancers du poumon, ou aux embolies pulmonaires.
Le large spectre regroupant les maladies provoquant le blocage des voies aériennes et des problèmes respiratoires est rassemblé sous le terme de BPCO, pour Bronchopneumopathie chronique obstructive.
Êtes-vous vite essoufflé ?
Lorsqu’on respire normalement, l’air rentre par les narines, descend par la trachée et gagne des voies respiratoires de plus en plus fines, les bronches, qui elles-mêmes se divisent en voies plus petites, les bronchioles, puis les alvéoles.
La bronchopneumopathie chronique obstructive regroupe ainsi :
- L’emphysème, qui détruit les alvéoles et les canaux alvéolaires. Lorsque les poumons perdent leur élasticité, les alvéoles se brisent, ce qui crée de grands espaces aériens qui réduisent la surface nécessaire à l’organisme pour absorber l’oxygène et éliminer le dioxyde de carbone.
- La bronchite, qui est l’inflammation du revêtement des tubes bronchiques.
- La bronchite chronique, qui est due à une inflammation persistante de ces voies aériennes, avec production continue de mucus et un épaississement du revêtement des tubes bronchiques, réduisant le flux d’air pendant la respiration.
Le fait d’être rapidement essoufflé et la difficulté à reprendre son souffle est le symptôme le plus évident d’une BPCO.
La BPCO peut être provoqués par des facteurs très différents : le tabac, l’asthme, l’exposition aux polluants atmosphériques à domicile et sur le lieu de travail, les infections respiratoires, et… l’âge[1].
Oui, sans surprise, les poumons, comme nos autres organes, vieillissent.
Mais ils vieillissent plus ou moins vite selon les personnes, et surtout il est possible de ralentir leur vieillissement, notamment en réduisant leur exposition à l’inflammation.
Et c’est précisément dans cette lutte contre le vieillissement et l’inflammation qu’une découverte capitale vient d’être faite.
Elle concerne un nutriment que vous connaissez bien, car nous en parlons régulièrement dans cette lettre et dans Secrets de nutrition : ce sont les oméga-3.
Les omega-3 sont encore plus important que nous le croyions
Le rôle protecteur des acides gras oméga-3 dans la santé cardiovasculaire et la cognition vous est peut-être familier : un régime riche en oméga-3, comme le régime méditerranéen ou le régime Okinawa, réduit le risque d’AVC ou de maladie neurodégénérative.
Ces mêmes oméga-3 permettraient également de réduire l’inflammation des poumons et de ralentir leur vieillissement, comme une étude publiée dans l’American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine le révèle[2].
Ce sont les vertus antiinflammatoires bien connues des omega-3 que les chercheurs ont voulu éprouver sur les poumons de patients ; les résultats ont démontré qu’un régime riche en sources d’oméga-3 réduisait l’inflammation pulmonaire, avec des résultats particulièrement spectaculaires chez les anciens fumeurs.
Mais ce n’est pas tout : il y a plusieurs sortes d’oméga-3, et l’une d’entre elles est significativement plus protectrice que les autres.
Pour des voies respiratoires mieux protégées, privilégiez cette famille d’aliments
Oméga-3 est un terme générique pour une classe d’acides gras définie par sa structure chimique.
On en trouve aussi bien dans les noix que dans le poisson et, vous vous en doutez, ce ne sont pas tout à fait les mêmes :
- Les acides gras oméga-3 ALA (acide alpha-linoléique) se trouvent dans certains aliments « terrestres », comme les œufs, les oléagineux, le soja, etc.
- Les acides gras oméga-3 DHA (acide docosahexaénoïque) se trouvent, eux, dans des aliments « marins » ; autrement dit : les poissons.
Votre organisme ne produisant pas naturellement d’acides gras oméga-3, vous avez besoin des deux.
L’effet protecteur contre l’inflammation et le vieillissement de la fonction respiratoire est cependant, d’après l’étude, significativement plus important avec des oméga-3 DHA.
Les poissons qui en contiennent le plus sont le saumon, le thon, le maquereau et la sardine ; à titre personnel je privilégie ce dernier poisson, car étant plus petit il est moins exposé aux polluants. Ceux-ci, en effet, sont désormais très présents et à des proportions élevées dans les gros poissons, au sommet de la chaîne alimentaire.
Ce qui explique sans doute encore pourquoi les zones bleues, ces régions du monde où l’on vit plus longtemps et en meilleure santé que partout ailleurs sur la planète, sont pour l’écrasante majorité des zones côtières, où le poisson abonde.
La prochaine fois que vous aurez un poisson dans votre assiette, songez que la santé de vos poumons dépend en partie d’un animal pourvu de branchies !
Bon appétit, et portez-vous bien !
Rodolphe Bacquet
[1] https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0037483 [2] https://www.atsjournals.org/doi/abs/10.1164/rccm.202301-0074OC