Chère lectrice, cher lecteur,
La semaine dernière, je me suis rendue dans une exploitation caprine à Saint-Martin-de-Pallières dans le Sud de la France. J’y ai mangé la meilleure glace de ma vie, et elle était au lait de chèvre.
Je vous en parle aujourd’hui car les fortes chaleurs estivales arrivent et avec elles, la saison des glaces.
Glace au lait de vache ou au lait de chèvre, vous êtes-vous déjà demandé quelle base de glace était la meilleure pour votre santé ?
Le respect des rythmes hormonaux, aussi pour les animaux
Cette exploitation, la ferme des Jovents, est tenue par un couple de fermiers passionnés et engagés, Camille et Rudy Michel. Seuls à la tête d’un cheptel de 75 chèvres (et de deux enfants), ils vendent fromages blancs, crottins et… glaces au lait de chèvre.
Et pas n’importe lesquelles ! Leurs glaces sont 100% naturelles et ne contiennent ni arôme artificiel ni colorant. Pour l’anecdote, la glace au lait de chèvre au pastis de Rudy et Camille a obtenu la médaille d’or du concours de glaces de leur région.
Rudy Michel et son cheptel à la ferme des Jovents dans le Var
Si vous n’avez jamais goûté de glace au lait de chèvre, vous avez tout intérêt à vous y mettre cet été. Plus digeste, léger et goûteux, ce produit caprin est un régal pour les papilles et pour votre microbiote intestinal.
Je reviens sur les vertus digestives du lait de chèvre dans un instant mais avant, je dois saluer l’engagement de Camille et Rudy, mais aussi de tous les agriculteurs caprins qui choisissent de respecter le rythme naturel de lactation de leurs chèvres.
Cela est évident mais peu de gens le réalisent : pour qu’un mammifère produise du lait, il faut qu’une naissance ait eu lieu.
La lactation continue, tout au long de l’année, est une abomination industrielle boostée aux hormones non seulement dangereuse pour les animaux, mais aussi pour les humains.
Pour que les animaux produisent du lait en continu, des procédés industriels dignes de Frankenstein sont devenus monnaie courante chez les industriels de la filière laitière.
Les inséminations artificielles répétées et les inductions de lactation contrarient les cycles naturels des animaux et empêchent le rétablissement de leur système hormonal. En sus, les périodes de repos des mamelles sont si courtes que des mammites (une inflammation des glandes mammaires) exigent l’administration fréquente d’antibiotiques…
Antibiotiques qui se retrouvent dans votre corps en plus des sécrétions des phlegmons.
Vous reprendrez un peu de pus avec votre verre de lait ?
Aussi abject que cela puisse paraître, il est à présent prouvé qu’une dose importante de pus se trouve dans le lait de vache industriel, preuve de mammites généralisées chez les vaches exploitées.
Plus d’un million de cellules somatiques ont été détectées par cuillère à café de lait de vache américain(1)… Mais les États-Unis ne font malheureusement pas figure d’exception.
Si la législation européenne est plus stricte sur la présence de cellules somatiques dans le lait destiné à la consommation, 300 000 à 400 000 cellules par millilitre sont autorisées.
Ce qui reste… répugnant.
Les petits producteurs, qui refusent de soumettre leurs animaux à une lactation continue, préservent leur santé et la nôtre.
Car oui, les produits administrés aux animaux pour les soigner (des maux infligés par une industrie productiviste) se retrouvent dans votre corps.
Vous ne me croyez pas ?
Des résidus de produits vétérinaires sont systématiquement présents dans les produits animaux que nous consommons malgré les mesures européennes mises en place pour limiter leur présence(2).
Si l’on se fie aux études européennes, les quantités de ces résidus diminuent au fil des années. À chacun de juger de la fiabilité de ces études, quand on connaît l’omniprésence des lobbies laitiers à la Commission européenne…
C’est en cela que je vous invite à repenser votre façon de consommer les produits laitiers, et à préférer vous fournir auprès des petits producteurs comme Camille et Rudy (qui eux, n’utilisent pas d’antibiotiques de façon systématique, en plus de respecter les rythmes de lactation naturelle).
Vous n’êtes pas, et ne deviendrez jamais, une grosse vache
J’apporte une précision nécessaire. Je n’exclus pas radicalement la consommation de produits laitiers, qui est une source importante de bonnes bactéries pour le microbiote intestinal. Mais attention, il s’agit de le faire en bonne connaissance de cause.
Ostéoporose, inflammation chronique, intolérances… Boire ou manger du lait de vache tous les jours n’est pas bon pour votre santé, je ne m’attarde pas sur le sujet car il a déjà été traité par de nombreux nutritionnistes et docteurs. Je pose ici un argument logique : une vache produit du lait pour transformer un petit veau de 30 kilos en une vache de plus de 500 kilos.
La nature est bien faite, et tout dans le lait des mammifères est fait pour encourager la croissance de leur progéniture. Ainsi, notre consommation régulière de lait de vache ne répond à aucune logique physiologique. D’ailleurs, il n’est pas étonnant de constater que la consommation de lait de vache favorise le risque de cancers (du sein, du côlon et de la prostate). (3)
La consommation de lait de chèvre est bien plus raisonnée. En effet, le poids moyen d’un chevreau à la naissance est de 2 à 5 kilos. À l’âge adulte, une chèvre peut atteindre 100 kilos, surtout les mâles, mais la moyenne est autour des 50 à 70 kilos.
On retrouve ici des proportions similaires aux humains, ce qui est un premier point essentiel.
Choisissez la chèvre cet été
Le lait de chèvre présente certains des avantages du lait de vache, sans les inconvénients.
Vous y trouvez du calcium, du magnésium, du potassium et des vitamines A, D et B, éléments essentiels à la solidité de vos os, à votre bonne santé cardiovasculaire et oculaire.
Mais l’avantage le plus important, c’est que le lait de chèvre contient de l’acide caprique, un acide gras à chaîne plus courte que ceux présents dans le lait de vache.
Si vous ne l’avez pas encore lue, je vous renvoie vers l’excellente lettre de Rodolphe Bacquet à ce sujet pour une explication plus approfondie (4). Il explique que “les acides gras à chaîne courte sont plus digestes que les acides gras à chaîne plus longue.”
Ainsi, celles et ceux qui digèrent mal le lait de vache (voire pas du tout) seront surpris de pouvoir consommer du lait de chèvre sans problème aucun. La raison est la suivante : la protéine responsable de troubles digestifs est moins présente dans le lait de chèvre.
Alors cet été, je vous conseille de manger une bonne glace au lait de chèvre, si possible directement dans une ferme de petits producteurs.
Je vous conseille même l’adresse de Camille et Rudy si vous passez des vacances dans le Var, ils se feront un plaisir de vous accueillir dans leur ferme (La ferme des Jovents) pour une dégustation de glaces le week-end entre 16h et 19h. (5)
Les chèvres des Jovents à la traite
Bon appétit et santé !
Mélanie Sigali
Sources :
- https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC5993762/?
- https://food.ec.europa.eu/food-safety/chemical-safety/residues-veterinary-medicinal-products_en
- https://news.harvard.edu/gazette/story/1999/04/growth-factor-raises-cancer-risk/ – William J. Cromie, « Growth Factor Raises Cancer Risk », in. The Harvard Gazette, 22 avril 1999
- https://alternatif-bien-etre.com/alternatif-bien-etre/un-faire-part-de-naissance/
- https://www.facebook.com/lafermedesjovents/?locale=fr_FR
Oui, c’est bien ecrit…
Merci pour ce beau texte. Sortant d’un repas sans fromage c’est le top. Mais s’agissant d’un bbq mêlant viande de porc, de poulet, je ne peux que me demander combien de saletés nous avons ingurgité.
La ferme des jovents est de celles que nous aimerions avoir comme fournisseurs et il est de notre devoir de chercher ce type de production pour tous nos aliments.
Malheureusement je ne peux que me souvenir de cette ferme dans mon village de Vendée qui fort de ses 700 chèvres leur faisait produire du lait a gogo avec il est vrai une période en fin d’année de repos correspondant a un tarrisement de leur production de lait.
Mais la traite du lait sur ce plateau tournant énorme, le carrousel, leurs grosses mamelles frottant presque le sol tellement gonflées. Rajouter à cela le fait de leur faire accoucher d’un chevreau chaque année dont le fermier ne sait que faire sinon je n’imagine pas quel sort? Bref tout le cirque de l’élevage industriel et le fromage de chèvre a perdu un peu de son charme pour moi.
Conclusion: se fournir chez quelqu’un qui se soucie de ses bêtes c’est très bien mais le combat contre tous les autres est indispensabe.
Vive les glaces au lait de chèvre.
Bonjour Cadou, je vous remercie pour votre commentaire.
Je suis bien d’accord avec vous, le combat contre tous les autres est indispensable !
Bonne journée,
Mélanie Sigali
Bonjour ,suite à votre article sur le lait de chèvre. Je suis évidemment d’accord sur le lait de vache ,mais passer d’une exploitation d’animaux à un autre n’est pas une solution .Le lait de chèvre est pour les chevreaux et en aucun cas pour les humains
Bonjour et merci pour votre article sur les glaces au lait de chèvre. Il est très difficile d’en trouver dans les supermarchés. Je suis chanceuse car j’habite dans le var là où se trouve la ferme des Jovents. Je peux donc facilement m’y rendre ! Quant au lait de vache, avec tous les articles que je lis à ce propos et les gros inconvénients d’une consommation régulière, je n’en consomme plus depuis mon adolescence ! Malheureusement le lait de vache a encore le vent en poupe et je préfère de loin rémunérer des petits producteurs respectant le bien-être des animaux que des lobbies peu scrupuleux. Merci encore pour ce bel article. Cordialement. Françoise de Hyères.
Bonjour Françoise, merci pour votre commentaire. Je suis ravie que cet article vous ait intéressée et bravo pour votre curiosité intellectuelle au sujet du lait de vache.
Hyères n’est pas très loin de Saint-Martin-de-Pallières en effet, vous ne serez pas déçue !
Bonne journée et bonne dégustation,
Mélanie Sigali
Je ne bois pas de lait, mais je mange souvent le midi un yaourt au lait de chèvre et bio, et au chocolat!
Crème fraîche au lait de chèvre ou de brebis, c’est tellement meilleur qu’au lait de vache!
Malgré vos dires cet élevage n’est ni respectueux ni louable ! Lait = naissance !
Retirer son bébé à une maman pour exploiter son lait devrait être applaudi ?
Et quid des naissances ? Les femelles auront la chance de vivre la même exploitation que leurs mères, et les mâles ? Direction boucherie 👎👎👎👎
Bonjour Dumas, merci pour votre commentaire. Les chèvres restent avec leurs chevreaux à la ferme de Jovents et pour le reste, vous pouvez vous renseigner directement auprès d’eux !
Bonne journée,
Mélanie Sigali