Chère lectrice, cher lecteur,

J’entends souvent parler des « airfryers » ces derniers temps, littéralement « friteuses à air chaud ».

Elles ressemblent à des petits fours électriques compacts et sont composées d’un panier de cuisson.

Les aliments sont cuits dans le panier grâce à une rapide circulation d’air chaud.

Vous n’avez pas besoin d’huile pour cuire avec un airfryer – tout au plus une cuillère à soupe, ce qui reste infiniment plus faible que pour une friture classique.

Ces appareils font donc une promesse alléchante : se régaler de frites, beignets et autres aliments frits sans le gras qui va avec.

Du point de vue de la santé, ce mode de cuisson présente trois grands avantages.

1. Les aliments cuits à l’airfryer sont moins caloriques

C’est évident : si vous cuisez vos aliments avec de l’air chaud plutôt qu’en les plongeant dans un bain d’huile, ils vont être beaucoup moins gras, et donc moins caloriques.

Une portion de 150 g de frites cuites à l’airfryer apporte en moyenne 250 calories, contre 400 pour une cuisson classique à la friteuse.

Cela permet d’alléger vos repas sans frustration.

2. Vous consommez moins de graisses pro-inflammatoires

Traditionnellement, on faisait frire les aliments dans du saindoux, de la graisse de canard ou de bœuf.

Aujourd’hui, tout le monde utilise des huiles végétales car ils imaginent qu’elles sont plus saines.

Malheureusement, les huiles destinées à la friture sont des huiles raffinées et désodorisées.

Cette transformation permet de les rendre plus stables à la chaleur en élevant le point de fumée – la température à partir de laquelle les huiles dégagent des fumées toxiques.

Tant que vous ne les faites pas chauffer à plus de 200 °C, il n’y a pas de problème^[1]. Cela tombe bien car la friture dépasse rarement les 190 °C.

En revanche, ces huiles végétales contiennent souvent des graisses insaturées oméga-6 comme l’huile de tournesol ou l’huile d’arachide.

Or en grande quantité, ces acides gras sont pro-inflammatoires pour l’organisme car ils entrent en compétition avec les oméga-3^[2] (des acides gras anti-inflammatoires, mais plus rares dans notre alimentation).

En faisant « frire » vos aliments dans un airfryer, vous évitez donc de consommer ces graisses inflammatoires (mais je vous préviens : on en trouve aussi dans tous les aliments ultra-transformés du commerce).

3. Ce mode de cuisson produit moins d’acrylamide

Je vous en parlais dans ma dernière lettre : l’un des problèmes des aliments frits est qu’ils contiennent de l’acrylamide, la substance qui leur donne leur croustillant et leur saveur grillée.

Or il se trouve que dans un airfryer, la teneur en acrylamide diminue presque de moitié.

Des chercheurs ont constaté que la teneur en acrylamide de frites diminuait de 47 % dans un airfryer par rapport à une friteuse classique^[3].

Tout cela vous tente peut-être, mais attendez de lire la suite avant de vous procurer un airfryer.

L’airfryer a tendance à assécher les aliments

Malgré ses inconvénients, la friture à l’huile relève les saveurs des aliments et préserve leur humidité interne, ce qui les rend plus moelleux.

Dans un airfryer, les aliments perdent leur eau.

Cela permet de former une croûte et de leur donner un aspect grillé, mais le résultat en bouche est forcément plus sec et moins satisfaisant.

C’est important de le savoir avant d’investir dans un airfryer.

La plupart des fabricants vous font miroiter des résultats aussi gourmands qu’avec une friteuse classique… mais c’est impossible.

Toutefois, si cela ne vous dérange pas, l’airfryer peut représenter un bon compromis santé/plaisir.

L’airfryer ne permet pas de cuire de grandes quantités

Si vous êtes plus de deux à table, vous aurez du mal à vous contenter d’un airfryer, car les paniers de cuisson sont relativement petits.

En revanche, il a l’avantage de son inconvénient : comme il est petit, il préchauffe rapidement et permet de gagner un peu de temps à la cuisson.

Mais surtout… votre four peut faire pareil !

Comme on l’a vu, le principe de l’airfryer consiste à cuire les aliments grâce à une circulation d’air chaud pour garantir une cuisson homogène.

L’airfryer fonctionne donc comme un four à chaleur tournante.

Si votre four possède cette fonction (comme la majorité des modèles) alors vous avez déjà un airfryer chez vous – mais grand format.

Est-ce à dire que l’airfryer n’est qu’un gadget destiné à encombrer votre cuisine ?

Je dirais que cela dépend de l’usage que vous en faites.

Si vous faites régulièrement des plats frits dans l’huile, cela pourrait valoir la peine d’investir dans un airfryer, pour les raisons de santé évoquées plus haut. Par ailleurs, comme il est plus petit et que l’air circule vite, il a tendance à cuire les aliments plus rapidement que dans un four.

C’est un peu comme pour un grille-pain : si vous mangez du pain grillé tous les matins, un grille-pain est un bon investissement. Il grille vos tartines plus rapidement et en consommant moins d’énergie qu’un grand four.

Personnellement, je fais si peu de fritures que je n’ai même pas de friteuse à huile.

Quand j’ai besoin de faire frire des aliments, je les saisis dans une poêle généreusement arrosée d’huile en les retournant fréquemment.

Si, vraiment, il me prend une envie de manger des frites, alors je découpe des pommes de terre en lamelles, je les recouvre d’huile en les faisant sauter dans un saladier, puis je les dispose sur une plaque de cuisson avant d’enfourner.

C’est pourquoi, en ce qui me concerne, un airfryer ne me serait d’aucune utilité – d’autant plus que je suis plutôt minimaliste et que je n’aime pas avoir dans ma cuisine deux équipements qui remplissent sensiblement la même fonction.

Et vous, possédez-vous un airfryer ? En êtes-vous satisfait ? N’hésitez pas à faire part de votre expérience (ou de votre réticence) en commentaire sous cette lettre.

Bien à vous,

Gaëlle Scrive

^[1] Bhat S. et al., Nutrients, 2022, doi: 10.3390/nu14071489.

^[2] Mariemantu AH et al., J Lipids, 2021, doi: 10.1155/2021/8848161.

^[3] Dong L. et al., Front Nutr, 2022, doi: 10.3389/fnut.2022.889901.